Pour m’évader j’adore
Prendre le train
Car il y souffle un souffle humain
Exhalaisons de cœurs voyageurs et de silences d’or.
Et puis les rencontres !
Une blonde, un roux, un basané
Escusi, what’s your name, étranger ?
Amours amitiés contre la montre.
Au rythme des pieds martyrisés
Les affamés tentent le wagon restau
Paso doble dans les couloirs et tango
Pour un pauvre sandwich au poulet.
Le temps passe et culmine
Aussi régulier que le piston
Finit dans un somme en queue de poisson.
Le ronron régulier de la machine.
Évidemment le convoi ne va pas vite
Laissant aux indiens l’occasion
De piller vite fait les wagons
Bourgeoises endimanchées et stupéfiés au shit.
Amsterdam, Paris, Naples, Istanbul
Voies de faits par voie de fer
Vladivostok, Tokyo, Vancouver
Aux coins de la boule devenir maboul.