ectoplasme

c’est toujours à la limite

quand mes ailes touchent la fange du monde

la transversale du lit

que je traverse la goutte de matière

sas informe sphincter mystérieux

dans l’apesanteur je flotte sur un mirage

et tords mes membres comme une montre molle

forme élevée je deviens ce que je suis

un ectoplasme souriant, fantôme mort de rire

essence, esprit, vapeur de fumée

je suis un et fini, rond comme une queue de pelle

comme une bouche qui sourit

alors, alors, l’anti-rose grise échoit les bras en croix

le doute s’empare de mes remparts ─ faux

vague furieuse se bruitant sur la lèvre du lagon

ensevelissant progressivement l’île des amants

car si à ma place je transfigure ─ niais

quel espace je peux transformer

pour te laisser passer

ma chatte bien aimée ─ minet

puits et colonne d’énergie je m’attire expire

sur les rivages ambrés de ta forme cosmique

aube et serpentibulle tube à s’absorber

sur chaque anneau de mon mille-pattes

polarité à courber les paillettes de volonté

sur chaque tore nous nous marions et nous désunissons

arc électrique naissant à nos contacts, à nos répulsions

escalier colimaçon vers la transe cosmique

nous nous enlaçons, nous entourons de milliards de préventions

léchouilles et tensions ioniques

tout va bien

l’horizon ne s’effondre pas trop près

autour d’un accès de gravité, tourner en rond

puisque la vie ne cesse de couler de nos entrailles

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A propos Marc Mahé Pestka

Ecrivain, game designer, explorateur de littérature interactive depuis quelques décennies, déjà.

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