la gorge dans les poings
tison dans mon âme
qui pleure
ma chair rougie de strangulation
intérieure
fouaillé dans son orgueil
le pauvre idiot se meurt
Prométhée des réseaux
oiseau qui voulait picorer
cloué au sol comme une sorcière
à la porte
du monde des vivants
on m’a chié dessus !
pourtant je voulais bien faire
juste partager votre enfer
j’ai été le premier
et vous me crucifiez
tu m’as pire qu’ignoré
tu as jeté un regard de dédain
sur ce que j’avais bâti pour toi
j’avais tant donné
de mon excellence
que me reste-t-il ?
des espoirs ?
ou la sombre réalité
du merdier
où vous me voulez croupir
m’assoupir
dans l’oubli, je pourris
et vous, vous vous gargarisez de rires
encore un qui ne viendra pas
réclamer son morceau de pain
bordel de nom, vous me faites
ce que je ne suis pas
peut-être le bien pour vous
mais moi
je crève comme un rat
j’ai la colère
pour arme première
ai-je le choix ?
vous avez besoin d’un bouffon
à vos oreilles
je distillerai le poison
que vous me demandez
pressez, pressez,
laquais de l’insensibilité
mon jus s’épuisera
comme moi
jusqu’au fin fond de ce que je suis
la vague s’est propagée
onde de choc destructrice
issue du marteau
qui s’est écrasé
sur mon humanité
si fort
qu’il en tuméfie
mon animalité
son écume d’immondices
est venu lécher mes lèvres intimes
les plus enfouies
celles qui donnent la vie
ma parole s’est brisée
de la pire des façons :
d’elle-même
je suis morte
ailement blessée
la force intérieure
ignore
comme vous m’avez oublié
rit fort
comme vous le rêvez
ne craint pas la mort
comme vous l’avez oublié
laminé d’angoisse
lessivé de peur
pleurant
ma rage ma colère mon désespoir ma tristesse mon ivresse mon impuissance
ma lâcheté ma mauvaise conscience ma conscience
je suis au fond
replié sur ce que je suis
la bête tapie
traquée à mort
parano au dernier degré
pour ne pas constater
que c’est en moi
que gît le même mauvais
qu’ai-je donc fait ?
c’est trop de demander
l’amour et la vie
c’est trop
d’être différent ?
excluant ?
exclu de moi-même
par l’injustice
par l’ignorance
par l’incompréhension
G REZON
G REZON
BORDEL DE NOM
j’ai six milliards de fois raison
je devrais m’intégrer
je le fais : je suis humain
je respecte mon prochain
ma politique est celle de la vie
du rire, de l’amour
et du jeu
ma politique
rit en faisant l’amour
comme si j’étais je
voyez-vous