Pour s’endormir, le Livre des Morts

quand sonne l’heure du repos

fermeture, ouverture, c’est la coupure

le drap n’est plus en fil de coton

le temps un plan sur lequel nous courons

électrons

tu t’encastres alors en moi

petite enzyme s’emboîtant dans les creux de mon substrat

ta tête sur mon sein et ton sein qui m’halète

tes pieds sur mes mollets tes bras sur mes arêtes

au seuil je glisse en ta compagnie

me disperse, m’éclate, m’intensifie

nos poils se frottent comme de la moquette

s’échangent des ions ─ moment de dissolution

j’étais ton pharaon parce que tu es ma lumière

tu es Hatshepsout et je serai le soleil

étoiles nous dormons, galaxie de notre union

au fond, tout au fond de nos viscères

la grandeur se confond en chaleur nourricière

je t’enserre et tu me protèges de l’intérieur

les yeux fermés nous rayonnons comme le binôme parfait

sur la barque nos sexes bercent le clapotis

du Styx

tu es le cycle je suis la continuité

plus rien ne peut nous arriver

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

A propos Marc Mahé Pestka

Ecrivain, game designer, explorateur de littérature interactive depuis quelques décennies, déjà.

Les commentaires sont fermés.