C’est un petit matin de septembre sur une colline surplombant le temple de Zuigangi, aube vaporeuse de jade délavé, griffée de fantômes flous s’effilochant en déchirures silencieuses.
Les deux guerriers se font face, sandales de bois trouant la mousse spongieuse nourrie de l’humidité solide que sculptent les trouées de la canopée.
Leurs vêtements amples restent honorables malgré les plaques de sueur solide sédimentée au cours de mois d’aventures sylvestres.
Ils se défient, exhalaisons de leurs expirations synchrones, à une poignée de pas d’écart, sur ce chemin qui est cette voie qu’ils ne peuvent quitter.
Katanas tirés, le combat a commencé sans qu’ils n’aient eu besoin de l’exprimer. Leurs auras se fracassent déjà.
Tragédie de la vie, destinées de kamis.
La lame brandie s’affine et disparaît à l’horizon des possibilités. Fol fil argenté.
Aussi mobile qu’un minerai l’assassin fait circuler la houle de l’air dans ses entrailles.
Sans voir toucher sentir goûter entendre
Il n’est plus qu’un verbe : fendre
Quand l’harmonie sera perturbée par le cri, déchirure du chi
Alors de chaque parcelle de son être il frappera
Il frappera d’un seul et entier geste, trace de pinceau sur le parchemin
En ne pensant à