Début octobre 2022, j’ai publié Ilzyeute & Tristan ; comme il s’agit d’auto-édition, je peux en toute paix de l’âme dire publier. Toutefois, il ne s’agissait pas exactement de la date prévue, car la réalisation du livre en lui-même (ultime travail de mise en page, création de la couverture, bons à tirer ─ 3 ─ pour s’assurer du rendu final avant le feu vert définitif) fut toute une aventure, qui me prit facilement deux mois de plus que prévu.
Néanmoins, afin d’être disponible pour Noël (il paraît que c’est un bon moment pour vendre un livre), étant donnés les délais qu’impliquent la publication à l’exemplaire (compter 3 semaines entre la commande et la réception), et parce que la publication de ce livre s’avère quand même la priorité numéro un de ma liste, comme expliqué ici, je me devais de publier le livre au plus tôt, l’expulser telle une pierre brûlante qu’on extrait d’un brasier.
Conscient que la mise à disposition au public, à l’audience, aux clients, est primordiale dans le succès d’un livre, bien avant sa qualité intrinsèque, je savais que je devais, déjà, me bouger sur les réseaux sociaux, sur le terrain, pour faire savoir que le livre existe.
Vivant à Barcelona, m’étant brouillé avec la seule librairie française du lieu, les séances de dédicaces, déjà pas évidentes dans le cadre de l’auto-édition, étaient à oublier. Ne me restait donc que le vaste monde des internetz.
Je suis présent sur Twitter, le fut sur Facebook, et de moins en moins sur LinkedIn. Je ne peux pas être partout.
J’ai fait un post sur Twitter le 6 octobre 2022, qui, à ce jour du 30 décembre 2022, a été vu plus de 12 000 fois pour 114 ouverture des détails. Les 437 engagements (like et rt entre autres) apportent de la visibilité, nécessaire étant donné le rapport entre le post vu et l’ouverture des détails qui amène au commentaire où je donne les liens pour commander.
Ce tweet de commande a été vu, toujours à la date du 30 décembre 2022) un peu plus de 400 fois et avec 79 engagements, qui devraient correspondre à une cinquantaine de clics sur les liens pour commander.
Là, je me dis, que cinquante clics devraient résulter en au moins cinq ventes, le truc de ouf !
Par ailleurs, le post Facebook touche mes amis, les gens avec qui j’ai eu des relations dans la vraie vie, qui me connaissent un peu, et je sais que dans le tas, il y a bien une vingtaine de personnes qui me suivent dans mes pérégrinations littéraires, depuis le début.
Je me frotte les mains. Mon objectif est de dépasser les ventes de Cyberpunk is dead, bébé, ouvrage moins accessible qu’Ilzyeute & Tristan.
Cependant, je sais qu’il faut absolument réitérer le message, le marteler, parce que c’est le seul moyen d’être visible. Quotidiennement, constamment, avec le bon message.
Or, début octobre, ma vie personnelle prend un tour imprévu et pas mal disruptif, comme on dit. Hormis le boulot et l’urgence de l’instant présent, je n’ai plus de bande passante, plus d’énergie. J’abandonne les réseaux. Je baisse les bras. Au meilleur moment, donc.
Pendant ce temps : j’ai souscrit un service, payant, et reuch, pour mettre à disposition le livre sur la plateforme de mise en relation NetGalley pendant 3 semaines. Mis à disposition le 4 octobre, 0 chroniques depuis, malgré une remise en avant au sein de la plateforme en février 2023.
Arrive mi-novembre. Je passe par bookelis pour l’édition du livre, et dans cette boutique, les ventes apparaissent autour du 15 du mois suivant. Résultat : 7 ventes.
J’ai jamais eu ça. Même avec de la poésie. Le four total. Brutal.
Je ne saurais pas, par ailleurs, qu’Ilzyeute & Tristan est un livre décent, voire bon, pour le moins singulier, il y aurait de quoi sérieusement ébranler ma confiance.
Cependant, il faut considérer que le temps de l’auto-édition diffère de celui, guidé par le marché, de l’édition traditionnelle. Une « sortie », si tant est qu’elle soit suffisamment coordonnée, n’apporte qu’un bref push. Tout avis, article ou toute chronique, à tout instant, apporte un degré supplémentaire de visibilité, une bouche de plus qui pourra arriver à une nouvelle oreille. Tel est le fardeau de l’auto-édition : persévérer encore et encore, en sachant que le « succès », comme ils disent, ne viendra qu’au détour d’un concours de circonstances. S’occuper de tous les aspects de l’édition, jusqu’à la communication, même si ça fait iech. C’est le prix à payer pour exister.
Mise à jour du 28 juin 2023 : nous en sommes à 35 ventes par le site et 2 en direct, woohoo. Mon travail acharné a payé et un des éléments de l’affirmation précédente est faux.