j’aimerais te causer
ou plutôt susurrer au creux de ton intimité
de ce que je ressens de l’âme aux dents
quand t’es pas là
quand t’es pas là
quand je ne me charge pas la nuit
en me frottant à ton électricité
quand je ne ressens pas le courant
s’introduire en nous, toujours plus accéléré
par nos polarités
ces moments je les porte
aussi longtemps que je le peux
résiste à leur évasion
hors de mes pores
le long de mes os
tu es là, pile
quand il le faut
pour attiser notre cyclone d’étincelles
je ne m’inquiète que de moi
car je sais que c’est moi encore
qui est l’autre partie de l’égalité
et que plus je serai chargé
plus tu seras forte
ton appétit nourrit ma faim
lèvres ourlées de notre destin commun
que nous embrassons de plus en plus fort
luttant de chaque côté contre l’effet répulsif
collision voulue de deux électrons
au centre nous nous rejoignons, création
encore encore te dire
que je n’ai pas besoin de tenir
mes mains dans tes hanches
pas besoin de te voir
pour te sentir
en, sur, à côté
les sens n’ont pas assez de dimensions
je t’aime autant
à n’importe quel moment
depuis que nous nous sommes enroulés
autour d’un nœud de l’histoire, un fait du hasard
il ne peut plus rien nous arriver
j’aurais pu te parler
du lit de tes parfums qui s’évanouissent
dans lesquels je me vautre
enfant caressé par les milliers de grains de sable
boulettes dont la piqûre diminue
à mesure que la peau s’habitue
j’aurais pu te parler
de ta silhouette, de mes gros plans
érotiques, du souvenir de nos jouissances
éclairs brûlants qui marquent
chaque nerf à jamais au trente-huitième degré
qui frissonnent encore des houles de l’anti-mort
j’aurais pu chanter
chaque goulée de liquide est la goulée
que j’ai quand t’es à mes côtés
je te bois, puisque boire c’est être avec toi
j’aurais pu chanter, mais ça n’a rien à voir
je suis serein
tu reviens dans un clignement de troisième œil
je crois que le temps s’est déplacé
ailleurs
quand je t’ai rencontrée
