honte sur toi
toi qui arme le bras
toi qui fond le plomb
du boulet de canon
qui tuera ton frère
pour avoir un salaire
oui honte sur toi
qui crois que la seule vie
qui vaille est celle que tu poursuis
il faut bien manger
aimes-tu à t’excuser
comme si tu ne savais pas
que c’est la mort que tu vends à tour de bras
une mort lointaine et factice
que tu penses n’être plus un vice
comment peux-tu ignorer
que le soldat aime tuer et violer et piller
que ton explosif rentrera dans la chair
et en fera une bouillie de mort et de fer
comment peux-tu avoir tant clos ton cœur
qu’il n’entende plus le cri qui se meurt
oui honte sur toi
tu ne me soulèveras aucun émoi
quand tes entrailles pourriront
quand tes mains implorantes demanderont pardon
à l’heure du grand jugement, je serai dans le tribunal
comme tous les spectres revenus de leur dernière souffrance infernale
je serai là, et je t’offrirai toute la souffrance
que tes mains indirectement ont engendrée
alors, tu tomberas par terre
mortifié de ta misère
alors, je te cracherai dessus
et t’enfoncerai une armée dans le cul.