Mais où est-ce qu’on va ?
entrelacs de nos corps
câlins tactiles de nos esprits
tellement anormal
qu’on puisse s’aimer comme ça
tellement que nos mois futurs comme des éperviers
lardent nos cous de leur bec enduit de doute, corrosif à certitude
Ce devrait être un chemin parfumé
dans un jardin japonais coloré
et c’est encore une mer furieuse
à traverser sur des esquifs incertains
une mer brumeuse et grise dans les sanglots
à l’écume rose lorsqu’elle lèche les pourtours
de cette île que nous désirons
Pourtant nous nous promenons parfois
échappant aux ronces du rosier pâle
agrippant l’osier dont on fait le panier
par une belle journée de printemps fringuant
et nous touchons du bout des lèvres
l’air ancien des dieux sévères
parfum d’éternité
Jusqu’à ce qu’un pied tombe dans la flaque
fracas
jusqu’à ce que la gadoue
multiplie les tâches
sur nos souliers
que nous ayons besoin de bottes pour marcher
jusqu’à rétrécir nos corps
jusqu’à ce que la flaque devienne océan
fouetté par le souffle léger
de l’amour trop grand
quand on ne sait pas le maîtriser
Mais où est-ce qu’on va ?
j’oscille entre tous les possibles
au hasard de tes devenirs
en faisant attention
où je pose mes pas