que le monde soit ce qu’il est
à en pleurer
triste
parce que ce que je vois
est aussi un peu moi
les fils du destin se sont emmêlés
la tapisserie est devenue bousier
ma gorge se serre
mon cœur se déchire
quand je vois la bêtise de mes frères
l’irrespect, la peur même de fuir
lâcheté, envie, orgueil
qui me sautent à la gueule
par les oreilles, le nez et l’œil
car ils sentent, ils parlent, ils se montrent veules
je ne sais pas ce qui me retient de les tuer
si ce n’est l’autorisation civilisée
triste
de savoir que moi aussi
je peux jouer à pas vu pas pris
triste
parce qu’à un moment donné
je serai aussi ce singe que l’on hait