au bout debout du désert
s’étendent encore et encore des dunes
vagues d’or à l’écume coupante
silence incalculable
flagellée jour et nuit par les intempéries
la carcasse informe du monde
son chancre mou
étale ses plis inanimés sous
la caresses éreintante du vent
désolé
et pourtant
l’âme en peine qui échoue en ces lieux
sait que son supplice va prendre fin
le dernier Golgoth avalé
il ne reste plus que ses yeux morts
pour contempler le soleil si blanc
si mortel
ce soleil qui au-delà de la barrière ocre
brille déjà d’une autre couleur
au bord Debord du monde
s’étendent encore et encore des dunes
moutonnement d’ondelettes
vide grouillant d’énergie
des asticots d’entropie
aux anneaux d’or et d’argent
et pourtant
l’esprit errant qui finit par se fracasser sur cette barrière solide
ce remous agité d’où se combine le hasard de nos destinées
le fantôme, asticot tentant désespérément d’aspirer un pet d’air
au milieu du maelstrom fluide qui le noie
sait
qu’au-delà ne l’attend plus rien, ni la rédemption, ni la souffrance, ni
l’illumination, ni la conscience, rien
et ce rien n’est déjà plus le même vide calcul qui a jusqu’à présent
présidé
à son parcours chaotique de spermatozoïde affolé
oui où qu’on aille
quand on est sur le fil
on se coupe