Ce mois de juillet se pare de quelques événements pour le moins importants dans ma vie : je change de poste chez King et suis désormais Director Game Design sur un jeu à venir ; j’ai un texte édité par les éditions Derrière la salle de bain, Aller vite ; et je me suis enfin décidé à publier, chez Otto, Ilzyeute & Tristan (dont le premier chapitre se trouve ici).
Je ne pense pas pouvoir en faire plus ce mois-ci, pour cause de gel estival, et sa norme de feu, synonyme de sidération et farniente, mais les prochains mois vont voir la publication d’une série de textes, tandis que, par ailleurs, j’itérerai autant que possible sur des prototypes, à la recherche du fun à même de séduire des miyons de personnes.
Dis comme ça : super, la révélation. Quelle différence avec avant ? Il se trouve que s’occuper de la publication me demande un minimum de temps dédié, une concentration en énergie importante. Jusqu’à présent, je n’y arrivais pas. Maintenant, ça devrait aller mieux.
Pourquoi ? Parce que je suis passé à quatre cinquième ! Je me laisse un jour par semaine pour écrire, ou du moins, pour exercer le métier d’écrivain auto-éditeur, ce qui implique des périodes dédiées à l’édition. Dans les six premiers mois de cette nouvelle vie, j’ai décidé de publier une majeure partie des textes qui traînaient dans mes tiroirs, pour les mettre derrière moi, pour laisser de la place aux nombreux projets qui m’habitent et me tendent, tourner une page.
La publication au cours de l’année écoulée d’environ cent cinquante poèmes découle de la même envie. Je les ai sélectionnés (sévèrement, ce qui laisse augurer du pire pour les quatre-vingt pour cent refoulés ─ mes œuvres complètes posthumes seront donc mon indigeste thérapie différée) dans mes carnets, qui remontaient à 1997.
Maintenant, question pzie, je suis à poil, je n’ai plus de réserve, plus de gras. À l’os. Tout ce qui était publiable l’a été. Désormais, plus que de l’inédit ! Ou presque.
Parce qu’en attendant, la tentative d’épuisement du passé requiert encore quelques efforts.
Je peux même dire que je les ai estimés, ces efforts, parce qu’ils mesuraient des tâches, qui elles-mêmes représentaient un potentiel d’impact. Étant donné l’horizon temporel que je me suis fixé, la fin de l’année, j’ai donc pu isoler les chantiers d’édition que j’allais aborder.
Cette journée par semaine, je la passe forcément à donf. Il s’agit d’avoir le meilleur rendu possible, de réaliser une publication aussi professionnelle que l’autonomie le permet. Et puis, j’ai envie de me prouver que je ne me suis pas planté dans mes estimations.
Règle de producteur : prendre les estimations de l’artiste, multiplier par deux, et rajouter de dix à cinquante pour cent à ce total. Calcul que je n’ai pas, du tout, du tout, appliqué, bien sûr. D’où les 200 % du titre. Être son propre producteur, ça marche pas toujours. L’artiste finit toujours par faire les yeux de Chat Potté, et l’autre, maugréant mais grand cœur, cède, en sachant très bien se faire rouler.
D’ailleurs, alors que j’ai passé la journée à finaliser les épreuves papier et digitales d’Ilzyeute & Tristan, à réécrire, à relire, à polir ultimement cette œuvre prenant racine en 1991, à embellir le support, je me suis laissé aller à cet article.