c’est toujours à la limite
quand mes ailes touchent la fange du monde
la transversale du lit
que je traverse la goutte de matière
sas informe sphincter mystérieux
dans l’apesanteur je flotte sur un mirage
et tords mes membres comme une montre molle
forme élevée je deviens ce que je suis
un ectoplasme souriant, fantôme mort de rire
essence, esprit, vapeur de fumée
je suis un et fini, rond comme une queue de pelle
comme une bouche qui sourit
alors, alors, l’anti-rose grise échoit les bras en croix
le doute s’empare de mes remparts ─ faux
vague furieuse se bruitant sur la lèvre du lagon
ensevelissant progressivement l’île des amants
car si à ma place je transfigure ─ niais
quel espace je peux transformer
pour te laisser passer
ma chatte bien aimée ─ minet
puits et colonne d’énergie je m’attire expire
sur les rivages ambrés de ta forme cosmique
aube et serpentibulle tube à s’absorber
sur chaque anneau de mon mille-pattes
polarité à courber les paillettes de volonté
sur chaque tore nous nous marions et nous désunissons
arc électrique naissant à nos contacts, à nos répulsions
escalier colimaçon vers la transe cosmique
nous nous enlaçons, nous entourons de milliards de préventions
léchouilles et tensions ioniques
tout va bien
l’horizon ne s’effondre pas trop près
autour d’un accès de gravité, tourner en rond
puisque la vie ne cesse de couler de nos entrailles