Bonheur

seul le bonheur compte

parce que le malheur est une perte

et même si ça coûte

mieux vaut choisir la bonne porte

Malheur : je m’enfonce et n’avance plus

Malheur : le noir est une couleur nue

Malheur :

Oh, bien sûr, je vis encore

j’affleure la survie

je ressens la douleur dans ses moindres parties

les barres dans l’estomac, les crampes au cœur

un sang noir

des viscères viciées

j’ai l’impression de n’avoir jamais autant vécu

finalement, je m’y complais

tout plutôt que la banalité

banaliser le malheur pour oublier qu’on est vaincu

Mais

j’avoue avoir perdu de vue

ce que le bonheur donne

comment c’était

sais-tu, homme?

Homme :

le bonheur c’est être complet

statistiquement

impossible

normalement

Mais

chanter m’ouvre et allège

les chaînes

fusionner me rend plus grand

au diable les finitions

et puis surtout

le calme modérateur

la paix à l’intérieur

l’instant sans anxiété

pas de raison de s’inquiéter

(ah bon ? Y en avait ?)

faire la boule, ma boule, tend la peau et comble les aspérités

bon

re dir, bon

re dir

pour rester en l’air et toucher le fond

un bref moment

plume dans le vent rien ne pourra me briser

Finalement, du bonheur

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au malheur

il n’y a qu’une volonté

celle d’en faire plus

ne pas se limiter

être ivre sans avoir bu

et c’est justement ce mouvement

ce pas vers l’absolu

cet incertain

qui accidente la certitude

qui récompense parfois l’impromptu

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A propos Marc Mahé Pestka

Ecrivain, game designer, explorateur de littérature interactive depuis quelques décennies, déjà.

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